Anaesthesia

Dans leur deuxième production commune, Nico and the Navigators et Franui se consacrent aux Å“uvres monumentales d’opéra et d’oratorio de G. F. Haendel et créent avec leur pastiche leur propre fantaisie baroque entre opulence enivrante et clarté apollinienne.

Eleonore Büning / Frankfurter Allgemeine Sonntagzeitung

Anaesthesia – Händel with care

 

Un pasticcio à lʼoccasion du 250ème anniversaire de G. F. Haendel

 

A l’occasion de leur seconde collaboration, la compagnie berlinoise Nico and the Navigators et l’ensemble instrumental autrichien Franui ont choisi de se consacrer à l’oeuvre extrêmement riche de Haendel et tout particulièrement à ses opéras et oratorios, pour en tirer une fantaisie baroque originale : ANÆSTHESIA, théâtre musical tout autant que visuel, jongle entre une opulence grisante et une sérénité toute apollinienne, entre les passions exacerbées et les codes très stricts du XVIIIème siècle. 

 

ANÆSTHESIA se déploie tel un éventail dont chaque repli recèle une perspective nouvelle, et donne ainsi corps à une sorte de cabinet de curiosités, chorégraphié avec soin. La pièce va de surprises en surprises, petites ou grandes, pour composer un tableau animé mêlant étroitement la musique à l’image. Fortement impliqués dès la conception même de la pièce, les chanteurs ont pris une part active dans les phases de recherche et d’improvisation. Ils évoluent donc en toute complicité aux côtés des acteurs. De cet alliage si intime de la danse, du chant, des gestes, naît un voyage unique, une exploration de l’univers baroque, à la lumière de notre époque. 

 

La formule du pasticcio s’inspire d’une recette dont Haendel lui-même a usé à maintes reprises : lorsque l’intérêt du public pour une pièce commençait à faiblir, Haendel puisait dans d’autres partitions dont il extrayait les « tubes » pour constituer un nouvel opus. En l’occurrence les 11 musiciens de Franui se sont emparés avec audace et enthousiasme de 24 oeuvres différentes (pièces instrumentales, arias, choeurs…) et ils les interprètent à leur manière, tantôt avec une grande fidélité, tantôt avec une belle liberté.

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Revue de presse

Albrecht Thiemann / Opernwelt

…La curiosité teintée de fraîcheur, l’astucieuse interaction entre danse, narration, pantomime, jeu et chant, associée aux transcriptions plus ou moins décalée de 32 tubes de Haendel se révèlent malgré toute la folie qui traverse la pièce d’une gravité qui saisit le microcosme haendélien et les contradictions de son époque avec beaucoup plus de justesse que toutes les pitreries racoleuses en vogue…

Albrecht Thiemann / Opernwelt

(...) Les temps ont changé, et pourtant l’opéra se contente généralement de nous resservir les mêmes schémas psychologiques bien connus, où proximité et distanciation font jeu égal. Celui qui veut en avoir le coeur vraiment net doit se mettre en quête par lui-même. C’est là précisément ce qu’ont fait Nico and the Navigators, la compagnie de théâtre berlinoise réunie autour de la metteuse en scène Nicola Hümpel et du scénographe Oliver Proske. «Anæsthesia», un pasticcio créé à l’occasion du 250ème anniversaire de la mort de Haendel, est le compterendu circonstancié et éclectique d’un voyage dans l’univers baroque. Que la plupart des acteurs ainsi que des musiciens de l’ensemble Franui (avec qui les Navigators avaient déjà créé une pièce autour de Schubert) s’attaquent pour la première fois à Haendel de manière aussi approfondie, c’est une évidence à la vue de ces quatre-vingt dix minutes de théâtre musical en forme de kaléidoscope, qui après la première à Halle partira en tournée à Hanovre, Bregenz, au Luxembourg et Berlin. La curiosité teintée de fraîcheur, l’astucieuse interaction entre danse (Yui Kawaguchi), narration (Adrian Gillott), pantomime, jeu et chant (Theresa Dlouhy, Clemens Koelbl, Terry Wey) associée aux transcriptions plus ou moins décalée de 32 tubes de Haendel (entre autres pour cymbalum et accordéon) se révèlent malgré toute la folie qui traverse la pièce d’une gravité qui saisit le microcosme haendélien et les contradictions de son époque avec beaucoup plus de justesse que toutes les pitreries racoleuses en vogue. Tout ne fonctionne pas, cela peut parfois sembler un peu chargé, mais à aucun moment les Navigators ne s’emparent du vocabulaire sonore, gestuel, émotionnel de Haendel aux fins d’un banal divertissement, ni ne sombrent dans l’excès pour le simple plaisir de faire moderne (...)

Franz R. Stuke / opernnetz.de

…Nicola Hümpel et ses interprètes apportent avec brio un éclairage sur les fulgurances exaltées de l’époque de Haendel, tant par les choix musicaux que par l’énergie de leur présence ardente et complice… Un hommage à Haendel surprenant, loin des célébrations d’ordinaire si convenues…

Franz R. Stuke / opernnetz.de

Sur le programme on annonce un pasticcio – soit un pot-pourri de mélodies faciles d’accès, issues des opéras et oratorios de Haendel. Ce à quoi on assiste sur scène est un ouvrage extraordinairement stimulant qui conjugue tout à la fois le foisonnement de l’ambiance baroque, un « ascétisme » étonnant et une musique qui se joue de la distanciation avec une jubilation unique. Nicola Hümpel et ses interprètes („Nico and the Navigators“) apportent avec brio un éclairage sur les fulgurances exaltées de l’époque de Haendel, tant par les choix musicaux que par l’énergie de leur présence ardente et complice. Et ils trouvent en Franui un accompagnement idéal: cet ensemble musical originaire du Tyrol surprend avec ses sonorités saisissantes, mais sans jamais trahir le génie haendélien. Ce sont près de quarante extraits de l’oeuvre de Haendel auxquels on assiste, délicieusement interprétés par le timbre clair de la soprano Theresa Dlouhy, le brillant contre-ténor de Terry Wey et la voix pleine de profondeur du baryton Clemens Koelbl. Le tout se traduit sur scène par l’engagement physique stupéfiant d’une troupe à vous couper le souffle. Franui, un ensemble instrumental avec un mélange unique en son genre de vents et de bois, de cordes et cymbalum, basé à Innervillgraten dans l’Est du Tyrol, déchaîne un feu d’artifice musical avec un Haendel décalé, qui célèbre à merveille le baroque, en empruntant avec les cuivres des chemins de traverse ponctués de réminiscences de musiques populaires. Le tout avec une virtuosité et une verve éblouissantes qui donnent à entendre les tubes les plus spectaculaires de Haendel dont le pouvoir de fascination demeure incontestablement entier. Oliver Proske a conçu une scénographie dont les éléments aux contours clairs facilitent la communication, et laissent à l’action l’espace nécessaire tout en mettant Franui à l’honneur. Le Neues Theater de Halle a réuni un public qui se montre fort réceptif, se laissant embarquer sans réserve dans cette production d’un autre genre, et salue ce mélange de chant, de jeu et de danse par des applaudissements à tout rompre. Un hommage à Haendel surprenant, loin des célébrations d’ordinaire si convenues.

Andreas Hillger / Mitteldeutsche Zeitung

…Cet « étourdissement baroque » que Nico and the Navigators présentent avec l’ensemble musical Franui à l’occasion de l’ouverture des Haendelfestspiele de Halle est une extraordinaire chorégraphie contenue dans un corset baroque… Et vers minuit donc ce soir-là l’entreprise la plus audacieuse dans laquelle les Haendelfestspiele de Halle se sont lancés ces dernières années a reçu une ovation unanime.

Andreas Hillger / Mitteldeutsche Zeitung

En larges lettres couchées en travers du ventre, l’épitaphe évoque des jours heureux: "Et in Arcadia ego" peut-on lire sur le corps de la statue dont une jeune beauté exotique vient lustrer les pieds avec dévotion. Arcadie, tel est donc le nom du paradis perdu, séjour des bergers et des nymphes, situé quelque part au beau milieu du néant, et que seule une « Anaesthesia » permet de gagner. Une palette sonore d’une extrême richesse Cet « étourdissement baroque » que Nico and the Navigators présentent avec l’ensemble musical Franui à l’occasion de l’ouverture des Haendelfestspiele de Halle est une extraordinaire chorégraphie contenue dans un corset baroque. Les compositeurs Markus Kraler et Andreas Schett ont extrait d’opéras comme "Admeto", "Amadigi", "Rodelinda" ou "Rinaldo", mais aussi d’oratorios tels "Belshazzar" et "Israel en Egypte" des mélodies qu’ils ont adaptées à leur insolite effectif instrumental: tantôt c’est un saxophone qui vient lisser les sons, tantôt c’est une contrebasse qui se balade avec nonchalance à travers le continuo, ou encore un cymbalum qui nous délivre ses douces fragrances. Non sans oublier les embrassades et chamailleries que se livrent violons et trompettes, cors et clarinette, tuba et accordéon – une palette d’une grande richesse de timbres, qui entraîne Haendel du côté du jazz pour mieux le retrouver comme musique de noces et de funérailles. Le chant cependant demeure authentiquement baroque – même si les contraintes ne sont pas minces. A la soprano Theresa Dhouly il se met soudain à pousser des doigts semblables à d’étranges sourcils au-dessus des yeux tandis qu’elle vante le "Bel Piacere", quant au baryton Clemens Koelbl, il se retrouve suspendu tête en bas, ou les épaules lestées d’une harpie. La voix merveilleusement suave du contre-ténor Terry Wey suscite à son corps défendant une fascination comme seul en déclenche un phénomène paranormal. Le final de son "Piangerò" est un moment d’une intense tendresse, où l’acte de création naît de la musique. Car c’est bien là le vrai sujet de la mise en scène avec laquelle Nicola Hümpel et son scénographe Oliver Proske ont gratifié le Théâtre de Halle d’un véritable succès d’envergure internationale: la puissance majestueuse et animale de la musique, qui a le pouvoir de couronner les rois ou de métamorphoser des amoureux inhibés en bêtes déchainées, qui confère de nouvelles identités et subjugue les sens. En une succession de « tableaux animés » que viennent composer les interprètes, ce pasticcio se dévoile par petites touches. Ainsi découvre t-on tour à tour une femme riche et solitaire dont on tente d’exorciser la décadence et l’ennui, ou l’un de ces Puissants qui n’est que la créature de ses sujets. Les vrais sentiments viennent troubler les poses affectées et le chant fait naître la chair de poule – au sens propre. Les corps ont la parole C’est un ensemble polyglotte jusque dans le langage des corps qui se trouve réuni dans cette coproduction soutenue par le Festival de Bregenz, les Herrenhäuser Festspiele de Hanovre et le Grand Théâtre de Luxembourg. A la froide élégance de la japonaise Yui Kawaguchi s’oppose la vivacité millimétrée de l’italien Alberto Spagone et la nonchalance empreinte de timidité de son compatriote Filippo Andreatta. Et tandis que la belge Sylvie Merck illustre d’une pantomime les dérives scéniques hystériques, Patric Schott, véritable pierre d’achoppement faite homme traverse le plateau tel un ange de la mort sourire en coin. Le conférencier lunaire Adrian Gillott enfin se mêle à tout ce beau monde aux tons pastels. Coiffé d’un bonnet à la Haendel, empruntant le ton blasé du véritable dandy, il dresse des parallèles entre „powder“ et „power“, et disserte sur ces délicieuses „tulips“ que l’on peut aussi entendre comme „two lips“ si l’on n’y prend garde. Même si lors de la première les spectateurs n’auront sans doute pas tous compris ces récitatifs énigmatiques, leur sens profond n’a visiblement échappé à personne. Et vers minuit donc ce soir-là l’entreprise la plus audacieuse dans laquelle les Haendelfestspiele de Halle se sont lancés ces dernières années a reçu une ovation unanime. "Anaesthesia" est une approche sur le mode somnambule de l’esprit de la musique baroque, une quête de sa quintessence. A la vue des accessoires, on ne peut s’empêcher de penser à Emily Dickinson : „L’espoir c’est cette chose avec les plumes“.

Annett Jaensch / Tanzpresse
Annett Jaensch / Tanzpresse
Stefan Rimek / Neue Musikzeitung
Stefan Rimek / Neue Musikzeitung
Ingrid Grohe / Allgäuer Zeitung
Ingrid Grohe / Allgäuer Zeitung
Karin Vera Schmidt / Hanoversche Allgemeine Zeitung
Karin Vera Schmidt / Hanoversche Allgemeine Zeitung
Katja Grawinkel-Claassen / TAZ
Katja Grawinkel-Claassen / TAZ
Liechtensteiner Volksblatt
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Kleine Zeitung
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Ursula Strohal / Tiroler Tageszeitung
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Katharina von Glasenapp / Schwäbische Zeitung
Katharina von Glasenapp / Schwäbische Zeitung
Christa Dietrich / Vorarlberger Nachrichten
Christa Dietrich / Vorarlberger Nachrichten
Christian Seibt / Neue Presse Hannover
Christian Seibt / Neue Presse Hannover
Göttinger Tageblatt
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Salikus.de
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fair-news
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Volkmar Draeger / Neues Deutschland
Volkmar Draeger / Neues Deutschland

Une production de NICO AND THE NAVIGATORS & FRANUI, du Festival Haendel de Halle avec le neues theater de Halle, et de Kunst aus der Zeit du Festival de Bregenz. En coproduction avec le Grand Théâtre du Luxembourg et des Festwochen Herrenhausen. Avec le soutien de la Fondation de lʼEtat Fédéral Allemand pour la Culture, de la Ville de Berlin, et du Land de Sachsen-Anhalt. Avec lʼamical soutien de Inteatro Polverigi.

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