Der Familienrat

La famille, cette cellule originelle à la base de toute société humaine, les étranges règles et rituels qui la régissent – voici ce sur quoi se penchent les Navigators dans ce „conseil de famille“, qui laisse aux spectateurs la liberté de s’identifier aux protagonistes et de choisir dans quelles histoires de famille ils se laissent entraîner.

Egbert Tholl / Süddeutsche Zeitung

La famille, cette cellule originelle à la base de toute société humaine, les étranges règles et rituels qui la régissent – voici ce sur quoi se penchent les Navigators dans ce „conseil de famille“. Sauf que le rôle attribué à chacun des personnages ne correspond jamais à un archétype unique : en effet, comme dans la vie, la mère peut également être une soeur, une épouse ou une tante, voire une maîtresse… Ainsi le spectateur est-il libre d’identifier chacun des protagonistes, en fonction de son vécu et de son propre regard, et par là même de choisir dans quelles histoires de famille il se laisse entraîner.

 

Créée en 2002 à Berlin, cette pièce a ensuite tournée à travers l’Europe, obtenant notamment en Italie 3 nominations pour le Prix UBU dans la catégorie « meilleur spectacle étranger 2005 ». La production a fait l’objet d’une reprise en 2008, avec un changement dans la distribution. 

PARFOIS, ILS SE SENTAIENT SIMPLEMENT SANS VOIX ET HEUREUX…

Après avoir courageusement dit au revoir dans le cycle « Menschenbilder », travaillé désespérément et testé le monde des objets pour leur adaptabilité sociale, la cinquième production creuse encore plus profondément pour découvrir les racines des dysfonctionnements humains et révèle la source de tous les problèmes. Pour la première fois, le titre du spectacle pointe également sans équivoque dans cette direction. La famille bien-aimée. Elle est le terreau de tout développement social et, en tant que cellule fondamentale, joue un rôle crucial dans la façon dont ses protégés réussiront ou non plus tard dans la vie. Elle reflète en miniature toutes les variations de l’ordre et du désordre sociétaux, crée de nombreuses règles sans objectif clair, insiste sur ses rituels même dans les circonstances les plus difficiles, et cherche toujours à maintenir son apparence externe impeccable. Cependant, lorsque, malgré tous les efforts, de la rouille apparaît sur la peinture dorée, Nico et les Navigators se cachent à l’extérieur de la maison confortable et offrent un aperçu clandestin derrière la façade rouge du placard. Peut-être que le père est surpris par le fils en train de polir sensuellement un chaussure de femme, ou que la fille menace de s’étouffer avec les bagages familiaux en forme de petit pain. Le petit frère apprend amèrement ce que cela signifie d’être le dernier, et le mari finit par associer la bonne humeur insupportable de sa femme à son manteau jaune. « Ses yeux radieux étaient la raison de vivre de cet homme. » Pourtant, encore et encore, la perspective change, les attributions de rôle deviennent floues, et le spectateur décide par lui-même quand il voit l’amoureuse derrière la sœur ou le petit-fils dans l’oncle.

Après sa première, la pièce fait une tournée en Europe et est mentionnée par plusieurs critiques dans l’annuaire théâtral italien Patalogo 2005 dans la catégorie « meilleure représentation étrangère invitée ». Le « Familienrat » est à ce jour la seule production de la compagnie qui, après une longue pause de représentation, bénéficie d’une nouvelle mise en scène : en 2008, elle est reprise sous le nom de « Familienrat II » après cinq ans. Influencée par des développements très différents, y compris ceux des familles des membres de l’ensemble, le matériel offre toujours un terrain de jeu passionnant pour tous les participants.

MARIE HENRION

 

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Revue de presse

Lorenz Tomerius / Märkische Oderzeitung
Lorenz Tomerius / Märkische Oderzeitung

Enthousiasme et ovations autour de "Nico and the Navigators" lors de la représentation de leur dernière pièce « Le Conseil de Famille » aux Sophiensaele. "Familienbande" (liens de famille) est une expression à double sens disait, songeur, le critique viennois Karl Kraus. "Le Conseil de Famille" lui aussi porte un fardeau familial qui laisse sans voix. On porte, frustré, sa jeunesse durant, les lourdeurs de l'éducation bien intentionnée de ses parents; et on ressent comment est entravée la droiture et comment est retenu l'élan vers la liberté. Et lentement devenir fou. Ce que les "Nico and the Navigators" ne deviennent pas. Le petit ensemble distingué, original et unique formé autour de Nicola Hümpel a commencé en 1998 au Bauhaus Dessau et atterrit très vite dans l'incubateur avant-gardiste du quartier de Berlin Mitte. Dans leur dernière pièce les comédiens montrent une fois de plus qu'ils ne sont ni des iconoclastes, ni des protestataires, ni de vaniteux névrosés. Ils ne font déjà plus partis des groupes underground et n'appartiennent pas encore aux vieux routiniers de la scène. Leur marque de fabrique, c'est la finesse d'esprit, la poésie du contraire, la pensée en coin, le jet d'éclats de mots au premier abord absurdes au second remplis de sens, comme : "ils savent ce qu'ils devaient vouloir, mais ils ne veulent pas" Ce sont les piétons de l'air, les éclaireurs de la béatitude, fascinants, troublés et troublants, ils montrent que sur cette terre surorganisée on peut provenir d'une autre planète. Chez eux les petits accomplissements quotidiens prennent des dimensions de slapsticks doux et déjantés. Ils trébuchent, ils flottent à travers la vie sans filet grâce aux douzaines d'anges-gardiens qui les rattrapent sans cesse. Ils ne rentrent dans aucune grille, dans aucun schéma, dans aucun système. Ils sont immunisés contre l'éducation, contre la normalisation, en état de grâce étourdie, béats rêveurs, aux astuces allusives, irréalistes de la plus belle facon parce qu'un monde aussi gris et fade que le notre n'a pas d'existence dans leur imagination si pleine de poésie. Ces cavaliers de l'apparence comico-cosmique chez lesquels la cime et l'abîme, le sens, le contre-sens et le non-sens prennent le dessus l'un sur l'autre grâce aussi à la géniale et perfide construction gigogne d'Oliver Proske qui prend vie d'autorité. Le décor est une immense pochette surprise de bois. Le terrain de jeu parfait pour ce crossover artistique que Annedore Kleist, Verena Schonlau, Patric Schott, Peter Stock, Isabelle Stockel, Sinta Tamsjadi et Julius Weiland remplissent de 80 minutes jubilatoires. Ce qui se passe ici en petites histoires, en drames acidulés, en catastrophes hilarantes sous le sceau de la mise sous tutelle va égayer méditativement les gens entre Cracovie, Grenade et Groningen, entre Mulhouse et Montreal. Tout ça se termine dans une paix de Noël : tombe la neige doucement en miettes de pain accompagné du bêlement doux et débile de moutons qui entonnent "Ô douce nuit".

Andreas Hillger / Mitteldeutsche Zeitung

…Chez les Navigators nul besoin d’une cascade de mots pour dire le non-dit ou pour le cacher. L’expérience se raconte elle-même dans la déficience physique, qui commence par le tique nerveux et qui peut se terminer dans de petites catastrophes…

Andreas Hillger / Mitteldeutsche Zeitung

Nico and the Navigators cherchent des repères de leur enfance dans leur propre présent. Le rouge foncé et les ferrures en laiton donnent à l'endroit et à son mobilier un aspect représentatif qui fait penser à un nid douillet. C'est à la fois un espace de protection et de honte, dans lequel les sept comédiens développent leur caractère étonnemment constant. Derrière les abnégations et les compromis, qui pour chaque famille semble être d'importance vitale, ils découvrent les hiérarchies des génerations et des sexes, dont le culminement avait déjà une fois été atteint dans l'adaptation du film "La Fête" par Michael Thalheimer. Chez les Navigators nul besoin d'une cascade de mots pour dire le non-dit ou pour le cacher. L'expérience se raconte elle-même dans la déficience physique, qui commence par le tique nerveux et qui peut se terminer dans de petites catastrophes. Pour ce faire les deux nouveaux acteurs se confondent dans le spectre scénique de facon fantomatique : presque a-t-on le sentiment que ces deux nouveaux visages ont fait jusqu'à maintenant défaut : ils vont devoir se méler maintenant à chaque "Family Affair" décrits dans la bande-son somnambule de la pièce comme « frères d'armes ». Ils sont un heureux ajout.

Antonia Kasparek / Westdeutsche Zeitung
Antonia Kasparek / Westdeutsche Zeitung
Katrin-Bettina Müller / TAZ
Katrin-Bettina Müller / TAZ
Peter-Hans Göpfert / Kulturradio
Peter-Hans Göpfert / Kulturradio

Une production de Nico and the Navigators et des Sophiensaele. Avec le soutien du Land de Berlin. En coproduction avec La Filature Mulhouse, le Forum Freies Theater Düsseldorf et le Grand Théâtre Groningen. En coopération avec la Fondation du Bauhaus Dessau.

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