Empathy for the Devil

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Revue de presse

Anna Schors / Opernwelt

 » … Le coup d’envoi d’une soirée entraînante est donné : … L’ensemble chante et danse comme dans une frénésie et réfléchit entre-temps à voix haute sur la nature du bien et du mal. Comme s’ils étaient possédés par le diable, chanteurs, danseurs et acteurs se surpassent … Le mal séduit … Nico and the Navigators guident le spectateur à travers les abîmes de l’âme et font comprendre que le diable, c’est nous tous. Le public de la première prend plaisir à cette parade du mal et applaudit avec enthousiasme. « 

Anna Schors / Opernwelt

Plus enthousiasmant, plus captivant enfin, le "staged concert" du collectif de théâtre berlinois Nico and the Navigators au Radialsystem, intitulé "Empathy for the Devil". "Je suis désolé", hurle l'acteur Martin Clausen, le visage déformé par la douleur, en tendant au public une feuille de papier en guise d'accusation : "Contrat", y est-il écrit en gros caractères. Ceux qui connaissent le "Faust" de Goethe le savent : c'est le pacte avec le diable ! Le coup d'envoi d'une soirée entraînante est donné : Nico and the Navigators donnent forme humaine au prince de l'enfer et le font apparaître tantôt comme un bon vivant en talons hauts et étole scintillante, tantôt en costume mélancolique ou en vamp sexy en satin rouge. L'ensemble chante et danse comme dans une frénésie et réfléchit entre-temps à voix haute sur la nature du bien et du mal. Comme s'ils étaient possédés par le diable, chanteurs, danseurs et acteurs se surpassent en grimaces démoniaques. Aucun mouvement des yeux et aucune perle de sueur ne passent inaperçus, car les visages des interprètes sont doublés sur un écran plus grand que nature. Le mal séduit en procurant un plaisir voyeuriste. 


Le répertoire musical de cette ronde diabolique va de Monteverdi à Jeff Buckley en passant par Tchaïkovski. Des arrangements originaux créent une transition sans effort entre les genres : Schumann est accompagné à la guitare électrique, Haendel est subtilement jazzé et le classique des Stones "Sympathy for the Devil" fait naturellement la transition avec Henry Purcell. Les chanteurs convainquent également par leur polyvalence stylistique : la voix hypnotique du ténor Ted Schmitz, en particulier, est aussi à l'aise dans les univers sonores de Benjamin Britten que dans les chansons rock de David Bowie. Pendant ce temps, la mezzo-soprano Anna-Doris Capitelli célèbre avec la complainte "Lasciatemi morire" un diable qui s'est lassé de son rôle et qui est fatigué. On pourrait avoir de la compassion pour ce pauvre type : après tout, il doit servir depuis des millénaires d'écran de projection pour nos désirs interdits. Nico and the Navigators guident le spectateur à travers les abîmes de l'âme et font comprendre que le diable, c'est nous tous. Le public de la première prend plaisir à cette parade du mal et applaudit avec enthousiasme.

Andreas Montag / Mitteldeutsche Zeitung

« Cinéma émotionnel impressionnant au Radialsystem de Berlin. Jeudi soir, « Empathy for the Devil » de Nico and the Navigators a été présenté en première dans cette maison qui offre un espace aux productions ambitieuses de la scène indépendante. Enfin ! En fait, leur nouvelle œuvre devait être jouée au Konzerthaus am Gedarmenmarkt – avec un grand orchestre. Mais cela n’a pas pu se faire, pour cause de corona. En revanche, il existe désormais une version de chambre dont la force et l’intimité nous tiennent en haleine pendant plus de 90 minutes ».

Andreas Montag / Mitteldeutsche Zeitung

Nico and The Navigators impressionnent à Berlin avec "Empathy for the Devil".


Berlin/MZ - Cinéma émotionnel et impressionnant au Radialsystem de Berlin. Jeudi soir, "Empathy for the Devil" de Nico and the Navigators a été présenté en première dans cette maison qui offre un espace aux productions ambitieuses de la scène indépendante. Enfin ! En fait, leur nouvelle œuvre devait être jouée au Konzerthaus am Gedarmenmarkt - avec un grand orchestre. Mais cela n'a pas pu se faire, pour cause de corona. Il existe désormais une version de chambre, dont la force et l'intimité nous tiennent en haleine pendant plus de 90 minutes.


Fondés en 1998 au Bauhaus de Dessau par Nicola Hümpel et Oliver Proske, qui les dirigent encore aujourd'hui, les Navigators ont acquis depuis longtemps une grande reconnaissance. "Staged Concert" est le nom du format, ce qui décrit toutefois plutôt sobrement l'opulence sensuelle et la diversité fascinante de ce qui est proposé.


"Empathy for the Devil" est, comme les productions précédentes de la troupe basée à Berlin, un mélange époustouflant d'opéra, de concert, de théâtre et de danse. Bref, un théâtre musical unique en son genre, créé par Nicola (Nico) Hümpel, la directrice artistique, Oliver Proske, responsable de la scène et de la technique, le dramaturge Andreas Hillger et toute la troupe fantastique.


Sur le plan thématique, la soirée tourne autour du bien et du mal, de la vie et de la mort. Et si l'omniprésence de l'obscurité était interprétée comme un laissez-passer pour agir à sa guise ? Si le mal n'existait pas, le bien n'aurait-il pas perdu sa spécificité ? Et enfin : le Seigneur des ténèbres n'a-t-il pas aussi du charme ? N'aimons-nous pas nous aussi porter un "visage de poker" rigide ?


"Sympathy for The Devil" de Mick Jagger et Keith Richards, ici dans la version allemande d'Udo Lindenberg, raconte cette ambiguïté de l'être humain et fournit l'arrière-plan intellectuel pour le débat éthique théâtral des Navigators.


Ils le mènent à l'aide de leurs propres textes et de citations de Shakespeare, le tout accompagné de musique de Haendel à Weber, de Bartók à Purcell. Tout commence avec l'obsédant "The Man who sold the World" de David Bowie, Ted Schmitz, un ténor qui sait jouer de tous les registres, donne sa partie de manière aussi grandiose qu'Anna-Doris Capitelli la sienne. Lorsque la mezzo-soprano livre des coloratures apparemment légères comme une plume, on comprend bien qu'on soit allé la chercher à la Scala de Milan. Applaudissements nourris à la fin, notamment pour la danse de Florian Graul, la voix de Nikolay Borchev et le jeu puissant de Martin Clausen.

Tomasz Kurianowicz / Berliner Zeitung

« Une ronde éblouissante se déploie pendant 90 minutes électrisantes… allez voir cette pièce, elle rend diablement heureux » !

Tomasz Kurianowicz / Berliner Zeitung

Fatigué, frustré, insatisfait ? Le spectacle musical "Empathy for the Devil" de Nico and the Navigators n'est pas seulement diaboliquement bon, il rend également heureux.


Si, à cause de Corona ou pour d'autres raisons, vous ressentez actuellement le blues et souhaitez apporter un moment de lumière dans votre vie, alors regardez ce spectacle ! "Empathy for the Devil", composé par le collectif d'artistes Nico and the Navigators, ne suit certes aucune règle, aucune norme et, oui, fait accessoirement exploser toutes les limites connues du genre. Mais c'est justement là que réside la magie de cette performance de théâtre musical. Un point culminant de l'année du calendrier musical.


Mais de quoi s'agit-il ? L'année dernière, le collectif d'artistes Nico and the Navigators avait prévu de présenter le "Freischütz" de Carl Maria von Weber avec l'orchestre du Konzerthaus, dans une version fraîche, moderne et réadaptée. Mais cela n'a pas pu se faire à cause de la pandémie. Le programme a donc dû être chamboulé et réorganisé. Les artistes se sont retirés et se sont opportunément penchés sur le motif du diable, du mal donc, et ont mâché cette idée initiale diabolique au cours d'un long processus qui a duré près de trois mois. L'étape suivante a consisté à choisir les morceaux de musique appropriés et à les arranger pour le groupe. Aujourd'hui, on peut admirer le résultat. 


La première a eu lieu jeudi au Radialsystem. Le résultat final est une parade audacieuse à travers l'histoire, à travers tous les sentiments sombres et les états de conscience qu'un être humain peut avoir. La pièce est un mélange de classique et de pop, de rock et de baroque, comme s'il n'y avait pas de barrières artistiques et esthétiques. De scène en scène, les acteurs jouent différentes situations diaboliques qui incitent à la réflexion et posent la question : Qu'est-ce que le mal ? Se cache-t-il en nous ou s'insinue-t-il en nous ? Comme le savait déjà Wagner, on le trouve très facilement dans la musique dionysiaque. 


Sur la scène, à gauche, se trouve le band, composé d'un violon, d'un piano, d'une guitare, d'une batterie et d'une trompette. Ici aussi, tout est donc mi-pop, mi-opéra et surtout surprenant. Parfois, les musiciens se transforment en interprètes et les interprètes en chanteurs d'opéra à la forme parfaite. Tantôt c'est David Bowie qui est chanté ("The Man Who Sold The World"), tantôt l'" aria du démon " d'Anton Rubinstein, tantôt un morceau de Méphisto tiré du " Faust " de Charles Gonoud ou " Happiness Is a Warm Gun " des Beatles. Chaque morceau respire l'émotion, la force, la verve. Une ronde éblouissante se déploie au cours des 90 minutes électrisantes, qui ne se compose pas seulement de chant et de performance, mais aussi de danse. La folie performative affichée par l'acteur Martin Clausen est particulièrement impressionnante. On est pris d'angoisse, notamment grâce aux caméras et aux extraits vidéo intelligemment utilisés - mais on se sent libéré. Allez voir cette pièce. Elle rend diablement heureux !

Frauke Thiele / RBB / Kulturradio

« Assemblé avec art … on sent cette force artistique qui veut sortir … le côté diabolique des chanteurs et des performeurs nous saute littéralement dessus … Ce qui reste, c’est un sentiment d’inquiétude. Mais malgré toute la force triste qui réside dans cette pièce, il y a de l’espoir. »

Frauke Thiele / RBB / Kulturradio

Présentation : Nico and the Navigators : Empathy for the devil


Le diabolique et le pacte avec le mal sont au cœur de la dernière production des performeurs berlinois de théâtre musical de Nico and the Navigators : "Empathy for the devil". Il s'agit d'une association scénique et musicale libre qui devait en fait être créée au Konzerthaus à l'occasion du jubilé du Konzerthaus et du 200e anniversaire du "Freischütz" il y a un an. Ce soir, "Empathy for the devil" est présenté pour la première fois dans une version de chambre au Radialsystem. Un soi-disant concert scénique qui va au fond des origines et des raisons du mal, sans lequel le bien ne serait pas pensable. Frauke Thiele a assisté aux répétitions :


Compassion pour le diable, compréhension du mal - il s'agit ni plus ni moins de ce collage musical et performatif conçu par Nicola Hümpel et son équipe artistique de Nico and the Navigators :


"Où se trouve le mal social en ce moment (...) ce n'est pas cette idée que la bête se déchaîne en nous et que tout le monde est mauvais au fond, mais, (...) que le mal réel réside dans la société, dans le fait de détourner le regard, pour ainsi dire dans le mauvais comportement collectif".


Comprendre le diabolique, c'est bien sûr aussi comprendre ce qui nous fait devenir mauvais : L'argent, la politique, le pouvoir, la séduction - le bien devient vite le mal et inversement. Et de la même manière, les scènes, les personnages, la musique changent, de David Bowie à Purcel, de John Lennon à Rubinstein - joués par un nombre étonnamment réduit de musiciens : violon, trompette, guitare électrique, percussions, piano - le mélange est rapide, intéressant et le mélange des styles ne pose aucun problème !


"nous avons fait des recherches collectives et avons choisi des morceaux dont nous avions l'impression qu'ils pouvaient raconter quelque chose. En principe, c'est toujours comme ça chez nous (...) nous regardons beaucoup de choses et puis certaines choses restent dans la production et d'autres sont éliminées".


Le diable apparaît au début sous la forme du pianiste, qui parle et rit à la caméra à l'avant de la scène, puis l'acteur prend le rôle du diabolique, mais le mal apparaît aussi régulièrement dans la chanteuse, les deux chanteurs masculins, le danseur. Mais comprendre le mal ne signifie pas automatiquement éprouver de la compassion ou de la sympathie pour le diabolique, comme chez les Rolling Stones - même si la chanson est récitée en allemand...


Des pensées surgissent, sont portées plus loin, se dissolvent dans les images, la musique, le chant, la danse, les textes parlés et interprétés. Parfois, les références mentales sont claires, parfois on les ressent plutôt dans des moments qui frappent comme un coup de poing.


"Il faut dire qu'en tant qu'artistes, nous avons bien sûr tous deux ans de la souffrance derrière nous et - il y a quelque chose qui veut sortir. Nous sentons aussi le démon en nous si lentement et une force qui veut toujours le mal et crée toujours le bien (rires). Nous sommes donc tous sur le point d'éclater et devons maintenant l'exprimer, et cette soirée s'y prête merveilleusement, et nous espérons aussi toucher le cœur de l'âme du spectateur".


Cette force artistique qui veut sortir - on la ressent dans tous les cas, la diablerie dans les regards des chanteurs et des interprètes nous saute littéralement aux yeux. Capté sur scène par trois caméras, puis mixé en direct et de manière artistique sur le grand écran vidéo du fond de la scène.


Du Freischütz, il ne reste d'ailleurs que deux scènes très élémentaires : le pacte avec le diable et la scène de la balle manquée, et elles ont été très modifiées. Mais cela n'a pas d'importance.


Sinon, tout est pensé et improvisé très librement, assemblé avec art. Ce qui reste : un sentiment d'inquiétude, une tristesse aussi de voir les choses telles qu'elles sont, en nous et dans le monde. - Mais aussi une déclaration qui reste en suspens : (l'homme est bon en soi, mais ce n'est pas si simple...).


"Que nous sommes des êtres tout à fait plus coopératifs que nous ne le pensons et que cela réside dans l'origine de l'homme et que nous avons perdu l'habitude d'y croire parce que nous sommes trop fascinés par ce mal et que c'est quelque chose qui se perpétue dans l'histoire...".


Cette idée fondamentale de la pièce "Empathy for the devil" traverse la musique, les images, le jeu. Elle est d'ailleurs empruntée au livre de Rutger Bregman, Im Grunde gut. Cité à plusieurs reprises dans la pièce. Malgré tout ce qui pèse si lourd en ce moment, malgré toute la force triste qui se trouve dans la pièce, il y a donc bien de l'espoir...

Ronald Klein / Berliner Morgenpost

« La question de l’origine et du fonctionnement du mal est au cœur de « Empathy for the Devil ». Le concept du démoniaque a quelque chose d’énormément séduisant… Les différents aspects se reflètent dans les textes de la soirée… La ronde musicale jette un pont entre le baroque précoce et la pop contemporaine : Henry Purcell rencontre David Bowie, Carl Maria von Weber les Rolling Stones ».

Ronald Klein / Berliner Morgenpost

Avant que le diable ne vienne faire des siennes, la confrontation avec un classique du théâtre musical allemand avait déjà commencé. "Le Konzerthaus nous a invités à développer une production libre sur le pacte avec le diable à l'occasion de son bicentenaire", se souvient Nicola Hümpel, metteur en scène et directrice artistique de l'ensemble Nico and the Navigators. L'établissement avait ouvert ses portes à l'été 1821 avec la première représentation du "Freischütz" de Carl Maria von Weber. "Avec différentes œuvres sur le thème du diable, nous avons conçu avec le chef d'orchestre Jonathan Stockhammer une soirée pour grand orchestre - une collaboration fantastique". L'idée était d'y intégrer des fragments du "Freischütz" de Weber dans une version réadaptée.

Mais en raison de Corona, tout a changé : la représentation devait toujours avoir lieu avec l'orchestre du Konzerthaus, mais plus devant le public. La soirée aurait été retransmise sur Internet. "Nous avons alors dû faire une mise en scène entièrement filmée", explique Hümpel. Mais ce travail préparatoire n'a servi à rien non plus. "Finalement, l'orchestre a été supprimé et nous avons conçu une version de chambre pour laquelle nous avons dû tout mettre en scène. Ainsi, le jeu d'acteur a reçu une part plus importante".


Du "Freischütz", il reste la scène de la gorge du loup. Le protagoniste y tire ce que l'on appelle des balles franches. Six de ces munitions magiques atteignent leur cible dans tous les cas. Mais avec la septième, le diable s'empare d'une victime humaine. "Cela reflète notre comportement actuel, par exemple en matière de changement climatique", explique Hümpel. "Nous ignorons notre responsabilité, mais elle finit par nous rattraper. Un jour, cette septième balle nous touchera". La question de l'origine et du mode d'action du mal est au cœur d'"Empathy for the Devil". Le concept du démoniaque a quelque chose d'énormément séduisant. "Car il détourne l'attention du fait que nous, les êtres humains, avons toujours une part de responsabilité dans notre passivité ou dans notre consentement silencieux, que nous aimerions tout simplement déléguer". Cela signifie à l'inverse que l'être humain aime certes occulter les conséquences négatives de ses actes, mais que ce faisant, il n'éprouve que rarement une réelle envie de nuire consciemment à autrui. La consommation de viande en est un exemple. Ainsi, la misère des animaux est refoulée jusqu'à ce que l'on prenne conscience des atrocités commises dans les abattoirs - ce qui entraîne bien souvent un changement des habitudes alimentaires. "On a trouvé dans les tranchées des guerres passées de nombreux fusils qui ont été chargés plusieurs fois, mais qui n'ont jamais tiré. La guerre ne supprime pas non plus en soi le seuil d'inhibition pour tuer quelqu'un face à face", souligne Hümpel. "Les humains se comportent de manière coopérative, cela s'est avéré être un avantage évolutif". Il existe bien sûr une fascination pour le mal - mais sa transfiguration dans la littérature, le cinéma ou la musique n'a pas grand-chose à voir avec la réalité. "Même les tueurs de masse ou les tueurs en série ont un passé. Il s'est avéré que souvent, la souffrance ressentie et les traumatismes subis sont compensés par l'exercice de la violence".


Les différents aspects se reflètent dans les textes de la soirée, parmi lesquels figurent par exemple un sonnet de Shakespeare, des extraits de "Im Grunde gut : Eine neue Geschichte der Menschheit" de Rutger Bregman ainsi que des passages écrits pour la soirée par Nicola Hümpel en dialogue avec des Navigators. La ronde musicale jette un pont entre le baroque précoce et la pop contemporaine : Henry Purcell rencontre David Bowie, Carl Maria von Weber les Rolling Stones. Dans leur chanson emblématique "Sympathy For The Devil", le diabolique est clairement connoté humainement - et a toujours des répercussions politiques. On peut ainsi lire : "I shouted out / Who killed the Kennedys ? / When after all / It was you and me".


Les hommes ont donc le pouvoir de façonner non seulement leur société, mais aussi leur avenir. Mais pour cela, il faut un regard qui englobe la coexistence. "La démocratie implique la liberté, mais aussi la responsabilité. Croire que l'on peut toujours faire ce que l'on veut, c'est faire fausse route. Nous avons été capables de provoquer des pandémies. Nous avons donc également la responsabilité de rendre notre société à nouveau viable". Hümpel n'a aucune compréhension pour les opposants à la vaccination et les personnes qui ne peuvent pas respecter les règles d'hygiène les plus simples. "Ils détruisent la culture, ils risquent des vies et ne sont pas solidaires".

Tom Mustroph / Der Tagesspiegel

« Sur le fond, Hümpel veut donner une nouvelle définition du mal. Il me semble dépassé de réfléchir à la question de savoir si l’homme est fondamentalement une bête. Le plus souvent – voir le changement climatique, voir Corona – le diabolique réside davantage dans le fait de détourner le regard et l’opportunisme collectif que dans l’action malveillante d’un individu’, estime-t-elle. Avec un tel motif, ‘Empathy for the Devil’ est du théâtre musical très contemporain … Le fait que le chef d’orchestre Jonathan Stockhammer, dont on n’a pas besoin dans la version de chambre, enfile maintenant la basse électrique pour pouvoir continuer à participer, est une preuve du plaisir que l’on prend à travailler en répétition ».

Tom Mustroph / Der Tagesspiegel

Radialsystem . Nico & the Navigators présentent une version de chambre de "Empathy for the Devil".


"Sympathy for the Devil" était autrefois la devise des Rolling Stones. Mick Jagger a dépeint le diable comme un personnage mélancolique qui, malgré toutes ses mauvaises actions, attache beaucoup d'importance au style. Le diable de Jagger apparaît également transformé dans Nico and the Navigators. "Il y a bien sûr 'Sympathy for the Devil', mais dans la version d'Udo Lindenberg", révèle la réalisatrice Nicola Hümpel. "Agréable, vous devinez qui je suis ? Ce qui vous irrite, c'est mon action qui n'a pas de sens", tel est le refrain de la version de Lindenberg. Le performeur Martin Clausen, l'un des navigateurs originels, reprend l'ancien rocker dans une variante de parlé-chanté.


L'origine de la pièce diabolique de Hümpel & Co. était toutefois le pacte diabolique du "Freischütz" de Carl Maria von Weber. " 'Empathy for the Devil' devait sortir à l'occasion du 200e anniversaire du Konzerthaus de Berlin et du 200e anniversaire de la première représentation du "Freischütz" dans ce bâtiment. Mais Corona nous a ensuite mis des bâtons dans les roues. Nous avons reconçu plusieurs fois la grande version pour orchestre. Maintenant, nous avons une version de chambre pour le Radialsystem", raconte Hümpel. Des éléments du "Freischütz" y figurent toujours. Il s'agit bien sûr de la septième balle, celle qui est téléguidée par le mal et qui atteint toujours la cible que le diable s'est choisie et non celle que le tireur vise. Il existe également d'autres extraits d'opéra, comme "l'aria du démon" d'Anton Rubinstein, des compositions de Claudio Monteverdi et de Benjamin Britten. L'arc musical s'étend jusqu'à la modernité pop actuelle, avec Radiohead et Jeff Buckley par exemple.


Sur le plan du contenu, Hümpel veut donner une nouvelle définition du mal. "Il me semble dépassé de réfléchir à la question de savoir si l'homme est fondamentalement une bête. Le plus souvent - voir le changement climatique, voir Corona - le côté diabolique réside davantage dans le fait de détourner le regard et l'opportunisme collectifs que dans l'action malveillante d'un individu", estime-t-elle. Avec un tel motif, "Empathy for the Devil" est un théâtre musical très contemporain. Hümpel a pu s'assurer le concours de trois chanteurs exceptionnels : La mezzo-soprano Anna-Doris Capitelli, qui fait partie de la troupe de la Scala de Milan, le ténor Ted Schmitz, qui se produit beaucoup aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, et le baryton Nikolay Borchev, qui a chanté dans les grandes salles de New York et Paris, Madrid, Munich et Berlin. L'orchestre a été réduit à la taille d'un ensemble de chambre de six musiciens. Le fait que le chef d'orchestre Jonathan Stockhammer, qui n'est pas nécessaire dans la version de chambre, se soit mis à la basse électrique pour pouvoir continuer à participer, est une preuve du plaisir que l'on prend à travailler en répétition.

Oliver Proske, scénographe des mises en scène de Navogators depuis près de 25 ans et connu pour ses constructions époustouflantes, se fait discret dans la construction analogique de la scène pour cette production. Au lieu de cela, il a consacré beaucoup de temps et de travail de programmation au système vidéo. C'est très inhabituel sous cette forme pour les arts de la scène. "Nous travaillons avec plusieurs caméras qui se déplacent d'elles-mêmes et qui se mettent en position. Elles sont contrôlées par un logiciel. Cela fonctionne comme un pupitre de lumière", explique Proske.


Pour les performeurs, cela signifie se déplacer avec encore plus de précision vers des positions convenues. Hümpel voit la valeur ajoutée artistique dans le fait que les visages deviennent des paysages en mouvement. "On a tellement de possibilités de détails. Les joueurs le ressentent aussi au niveau du feedback. On peut jouer avec tout un public avec un mouvement de sourcils", s'enthousiasme Hümpel. Parfois, le mal peut donc s'exprimer dans le tressaillement d'un sourcil - on pourra le vérifier à partir du 16 décembre au Radialsystem.

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